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Amnesty International accuse l’armée d’avoir bombardé un camp de personnes déplacées

Amnesty International accuse l’armée d’avoir bombardé un camp de personnes déplacées

L’organisation de défense des droits humains Amnesty International a accusé vendredi 13 octobre l’armée birmane d’avoir fait usage d’une importante bombe aérienne non guidée pour attaquer et détruire un camp de personnes déplacées du nord de la Birmanie, à la frontière avec la Chine. L’attaque, qui avait visé lundi soir le camp situé à proximité de la ville de Laiza, a fait 29 morts et 59 blessés, selon l’Armée de l’indépendance kachin (KIA).

Un expert de l’ONG a analysé des photos et des vidéos à la suite de l’attaque survenue dans l’Etat du Kachin, qui « montrent l’évidence d’une unique et massive explosion qui a soufflé des dizaines de bâtiments avoisinants – dont une église, une école maternelle et plusieurs maisons – et déclenché des incendies ». Dans un communiqué, Amnesty a en outre affirmé que « la taille du cratère et les dégâts observés sont en cohérence avec l’usage d’une importante bombe aérienne non guidée présente dans l’inventaire de l’armée de la Birmanie », ajoutant que « la déflagration a causé des blessures catastrophiques (…) aux victimes, y compris des blessures mortelles à la tête, des lacérations qui ont exposé des organes, et l’ablation et la pulvérisation de membres ».

L’Armée de l’indépendance kachin, qui défend les intérêts de l’ethnie kachin à majorité chrétienne, est en conflit avec l’armée birmane depuis des décennies. La junte militaire a par ailleurs déclaré que des bombes appartenant aux rebelles de la région ont provoqué l’explosion, sans toutefois fournir de preuves.

Amnesty International dément ces allégations et affirme qu’elles sont « en contradiction avec les récits de témoins concordants, qui ont indiqué que l’explosion avait servi de point de départ à une attaque coordonnée ». Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est d’ailleurs dit « alarmé » par l’attaque et a déclaré que les responsables devraient « rendre des comptes ».

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Le Monde avec AFP

By Franco Arenas