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En Italie, Marine Le Pen fait le choix de Salvini et marque sa distance avec Meloni

En Italie, Marine Le Pen fait le choix de Salvini et marque sa distance avec Meloni

Une nationaliste chez les autonomistes. Dimanche 17 septembre, au pied des Alpes bergamasques, Marine Le Pen s’est immergée quelques heures dans le folklore leghista, chez son ami et allié Matteo Salvini, le patron du parti transalpin d’extrême droite la Ligue. Après leur meeting commun, en 2019, à Milan, la cheffe de file du Rassemblement national (RN) était l’invitée d’honneur du « raduno di Pontida », une première pour la leader d’un parti étranger. Y voir un simple meeting serait passer à côté. Musique de péplum, drapeaux régionaux géants par dizaines, speaker de stade de foot, 50 000 personnes les mauvais jours, comme cette année. Un événement comme le RN n’en fait plus et qu’Umberto Bossi, le fondateur du mouvement italien, voulait inspiré des Journées mondiales de la jeunesse. Depuis 1990, des cars affluent depuis les bastions de la Ligue du Nord sur ce terrain vague près de Bergame.

Pontida, terre sainte des autonomistes du Nord : ici aurait été conclu, au XIIsiècle, le pacte de la Ligue bergamasque, unissant les villes déterminées à lutter contre le Saint-Empire romain germanique. Quelques vieux padans portant chemise verte n’en ont pas raté un – la Padanie est la région, correspondant grossièrement à la vallée du Pô, fantasmée par les régionalistes du Nord. Deux ennemis sont les mieux partagés : le communisme et l’Italie du Sud, qui bénéficierait bien trop des transferts d’argent facilités par un pouvoir central romain décrit comme incapable. Toute la matinée, les discours se succèdent pour dénoncer « l’assistanat », l’immigration « incontrôlée », la drogue ou la bureaucratie, mais surtout pour réclamer une Italie fédérale, donnant le pouvoir aux exécutifs régionaux.

L’honneur fait à Marine Le Pen a heurté quelques têtes dures de la Ligue, en Vénétie notamment, son autre bastion. Furieux de l’invitation d’une figure trop extrémiste à leurs yeux – eux qui participent, pourtant, à une coalition dirigée par le parti postfasciste de Giorgia Meloni –, certains ont boudé, malgré les intimidations de Matteo Salvini, et séché le rendez-vous de Pontida. Entre deux selfies avec des militants, le président de la Vénétie, Luca Zaia, fait preuve auprès du Monde d’un enthousiasme modéré : « Nos portes sont ouvertes à tous, c’est surtout la fête des militants… Vous savez, on a bien reçu [l’ancien leader du Parti démocrate] Massimo D’Alema, qui était à l’opposé du spectre politique. Nous, nous sommes des autonomistes. Le reste ne m’intéresse pas. »

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Une incongruité politique

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By Franco Arenas