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Les médias canadiens de plus en plus inquiets du blocage de Meta

Les médias canadiens de plus en plus inquiets du blocage de Meta

« En réponse à la législation du gouvernement canadien, les contenus d’actualité ne peuvent être affichés au Canada » : sur les pages Facebook des quotidiens canadiens tels The Globe and Mail, The Vancouver Sun ou Le Devoir au Québec, et de tous les réseaux de radios et télévisions publics, comme CBC-Radio-Canada, aussi bien que privés, à l’image de Global News, s’affiche le même avertissement.

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Le 1er août, Meta, maison mère de Facebook et d’Instagram, a mis sa menace à exécution : aucun contenu d’information n’est plus visible sur ses pages au Canada, qu’il soit issu de médias canadiens ou étrangers. Le groupe entend ainsi protester contre – et en définitive échapper à – la loi dite « C-18 », adoptée par le Parlement canadien le 22 juin, qui veut contraindre les géants du numérique à négocier des accords financiers avec les éditeurs dont ils diffusent les contenus.

Après plus d’un mois de black-out, les entreprises de presse traditionnelles, qui se servent des réseaux sociaux principalement dans une approche marketing afin de multiplier leurs abonnements, restent discrètes sur l’impact immédiat d’un tel blocage. En revanche, les pure players en mesurent déjà les effets dévastateurs.

Adapter la stratégie de diffusion

Philippe Lamarre, créateur et dirigeant d’Urbania, un groupe de médias numériques, a constaté en août une chute de 35 % de la fréquentation de son site. « Pour le public auquel je m’adresse, les 18-35 ans, nous n’existons plus, constate-t-il. Les jeunes ont l’habitude de voir le contenu journalistique venir à eux en “scrollant” leur fil Facebook ou Instagram. Ils ne sont désormais plus exposés à aucune information. » Si ce patron de presse s’inquiète de ce « risque démocratique », il mesure surtout, dans l’immédiat, l’urgence à devoir adapter sa stratégie de diffusion.

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Les médias canadiens, notamment l’Association des radiodiffuseurs, ont unanimement applaudi, en juin, l’adoption de la loi, saluant la volonté du premier ministre, Justin Trudeau, de vouloir rééquilibrer le rapport de force avec les poids lourds du numérique, accusés de s’enrichir sur leur dos, en captant sur leurs seules plates-formes jusqu’à 80 % des quelque 14 milliards de dollars canadiens (9,8 milliards d’euros) de revenus publicitaires en ligne enregistrés en 2022 au « pays de l’érable ».

Mais c’est désormais l’inquiétude qui prévaut : face à l’intransigeance de Meta, qui préfère les invisibiliser et se passer de leurs contenus, l’espoir de recevoir quelques centaines de millions de dollars au titre de « justes compensations » promises par la loi s’éloigne. Mezza voce – car ils continuent d’afficher leur solidarité avec la nouvelle législation canadienne –, plusieurs de ces dirigeants de médias pressent le gouvernement de trouver une porte de sortie. A ce jour, cependant, aucun compromis ne semble se dessiner.

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By Franco Arenas