L’Afrique n’est pas en tant que telle au menu du G20, qui se tient à New Delhi, les 9 et 10 septembre, à la différence de la guerre en Ukraine. Mais les coups d’Etat au Niger puis au Gabon survenus cet été viennent compliquer la rentrée diplomatique d’Emmanuel Macron, Paris semblant débordé par l’enchaînement des événements sur le continent.
Le chef de l’Etat est arrivé avec un peu de retard en Inde, samedi à la mi-journée, après avoir assisté, la veille au soir, à l’ouverture de la Coupe du monde de rugby, et à la victoire du XV de France face à la Nouvelle-Zélande. Dans la matinée, c’est Bruno Le Maire, son ministre de l’économie, qui l’a remplacé pour l’ouverture du sommet, aux côtés des chefs d’Etat et de gouvernement des vingt principales économies de la planète. M. Macron devrait passer une nuit et moins de trente heures en Inde, avant de s’envoler vers le Bangladesh, dimanche, et revenir à Paris lundi soir.
Au G20, l’Ukraine est au cœur des tensions entre les Occidentaux et les pays émergents, mais les revers de la France au Sahel, dans son ancien pré carré africain, devraient concentrer une bonne partie de l’attention du chef de l’Etat. A peine arrivé, M. Macron devait participer à une réunion avec les représentants de l’Union européenne et de l’Union africaine, tout juste admise au G20.
Fermeté sur la question du Niger
Un peu plus tard, Emmanuel Macron pourrait aussi rencontrer en tête à tête le président du Nigeria, Bola Tinubu, invité du sommet. A la tête de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ce dernier s’est d’abord montré en pointe, avec le soutien de Paris, au sujet d’une éventuelle intervention des forces de la région afin de rétablir l’ordre constitutionnel à Niamey. Mais cette option apparaît de plus en plus incertaine.
Le chef de l’Etat reste en contact téléphonique régulier avec le président nigérien, Mohamed Bazoum, renversé par les militaires le 26 juillet, toujours séquestré avec sa famille. Plus les jours passent, plus le retour au pouvoir du président élu, réclamé par Paris, paraît hypothétique. A court terme, M. Macron est donc contraint d’examiner les différentes options sur la table pour redéployer les forces françaises consacrées à la lutte antiterroriste, dont la junte nigérienne exige le départ. Il pourrait trancher dans les prochains jours, afin de décider du retrait d’une partie, voire de la totalité, des soldats français présents sur place.
Au Niger, le président a voulu jusqu’ici faire preuve de fermeté, son entourage assurant tirer les leçons des putschs de ces dernières années au Mali et au Burkina Faso, qui ont conduit au démantèlement de l’opération « Barkhane ». Mais ce positionnement n’a pas convaincu les alliés américains et européens, beaucoup plus prudents face aux putschistes de Niamey. Une réserve à l’origine d’une certaine « amertume » à Paris, selon un diplomate européen.
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